Thibaud Sanchez Moreno

Surprise sur la rivière grise

© Thibaud Sanchez Moreno - 5 juillet 2017

Un matin, début juillet, en weekend chez mes parents, j’ai un créneau de quelques heures pour aller pêcher. Je sais qu’à cette période l’Isère n’est pas très jolie mais après un coup d’œil sur les niveaux elle est “pêchable”. Je décide d’aller sur le secteur que je connais le mieux.

Arrivé au bord, effectivement l’eau est basse mais crade au possible. Pas de doute sur les leurres, va falloir sortir la couleur fluo fétiche.

Les hautes herbes ont envahi la bordure mais heureusement il ne fait pas si chaud que ça et j’ai les waders.

Je commence par pêcher rapidement une arrivée d’eau puis je décide de descendre jusqu’à un point précis et remonter.

Avancer dans l’eau même à ras la bordure est une réelle difficulté. Dernièrement les niveaux ont fait que bouger et une sorte de boue s’est déposée, je n’arrête pas de m’enfoncer. De plus la visibilité étant nulle, attention où l’on met les pieds.

Sur le chemin j’aperçois une truite de plus de 50 cm en décomposition. Pollution, mauvais realease… c’est toujours triste de tomber là dessus.

Je continue à prospecter rapidement, bordure, courant. J’enregistre deux touches impossibles à ferrer, le leurre fait 13cm, c’est le risque.

Un peu plus tard, alors que je règle ma camera qui me semble mal installée, je ressens une secousse. Ferrage automatique, gros remous juste devant moi et là, je me rends compte que ce n’est pas une truite mais un gros brochet qui commence à partir dans le jus. Ça s’annonce mal j’entends le “gling-gling” des dents sur le bas de ligne, j’ai les pieds enfoncés dans la boue je ne peux donc pas bouger. Obligé de brider le poisson pour pas qu’il ne parte dans le courant, malgré que la canne soit puissante pour la truite, le poisson est gros et m’enchaîne les rush. J’ai beau avoir peur de la coupe, dès que je peux, je le tracte pour ne lui laisser aucune chance, et ça paie!

Le poisson est sur la bordure, assez calme. Bien sûr l’épuisette est trop petite mais j’arrive à le saisir par l’ouïe.

 

Je le mesure rapidement, le poisson fait 90 cm tout pile.

Recherchant exclusivement les truites sur cette rivière, je me suis fait couper plusieurs fois mais je n’ai pas le souvenir d’avoir sorti de brochet. Je suis donc ravi d’en sortir un si gros.

Après quelques photos avec la camera, le poisson repart pleine balle.

Je continue ma prospection jusqu’à la limite que je me suis imposée. Aucune autres touches. Je décide donc de retourner directement à l’arrivée d’eau et d’insister là bas. Je monte un spinnerbait maison avec un leurre de plus petite taille.

Bingo! Après quelques dérives je me fais intercepter le leurre. Le poisson a la patate et vu le combat, c’est sur que c’est une truite  de taille correcte!

La truite me malmène, gauche, droite, gauche elle prend même du fil alors que le frein est serré fort et je suis en 34 centièmes!

 

Elle fait 54 cm, ce qui est plus ou moins la moyenne sur ce secteur.

Bien entendu le poisson repart à l’eau.

Je pense que la truite n’était pas loin de se faire la malle vu comme la tête plombée tire la gueule.

Beaucoup pêchent les truites (même les grosses) montés très légers, moins de 18 centièmes. Je préfère les montages solides et pouvoir écourter le combat pour que le poisson ait le maximum de chance pour repartir, même si cela implique d’avoir moins de touches et de résultats. De plus, sur la deuxième catégorie il est très difficile de se déplacer pour suivre le poisson. Le brider est presque obligatoire.