Aujourd’hui, j’écris un article un peu particulier, car je suis sur un petit nuage et je pense que je vais mettre un moment pour en redescendre.
Il y a un tout petit mois je battais mon record Broc sur l’Oise. Je n’imaginais pas récidiver aussi vite, et pourtant, je viens tout juste de l’exploser…
Vendredi matin je pars pour le lac en milieu de matinée. Je gonfle le float et me retrouve sur l’eau à 10h. J’entame alors ma traque de sir esox. Ma stratégie est la même que d’habitude en float. J’embarque deux cannes sur l’eau : une medium pour pêcher avec des leurres de 12 à 15 cm, et une puissante avec du gros leurres de plus de 20 cm.
La première heure est relativement calme et hormis un petit bec je ne verrai rien d’autre. Je croise alors Corentin qui a fait un joli poisson plus tôt dans la matinée et qui m’explique que ça chasse un peu partout. Ça remotive un peu et à peine on se sépare que je vois deux grosses perches venir gober des mouches de mai en surface. Mon leurre est dans l’eau, je le ramène pleine balle juste sous la surface et BING, pendu !! Mais malheureusement elle se décroche aussitôt. Les boules de perchaux apparaissent enfin à l’echo, je suis de nouveau confiant. Pourtant après une tape c’est de nouveau le calme plat et de plus le vent vient de se lever.
Après m’être laissé dériver, j’arrive près d’un herbier que j’attaque au petit leurre, touche et poisson tout juste maillé. Bon du coup je prends l’autre canne et me décale de l’herbier pour passer juste derrière.
Au premier lancé, je laisse couler mon leurre. Prise de contact avec le fond, je le décolle, et au premier tour de manivelle, je prends une tape, pas plus violente que ça. Pourtant, au ferrage, rien ne bouge, à tel point que j’en mets un second… Le poisson ne bouge toujours pas… Je lui mets une pression monstre pour le faire décoller. C’est lourd, très lourd !! Il fini par se laisser venir de quelques mètres. Plus de place au doute c’est un gros brochet. Je sais qu’il va partir dans pas longtemps. Je règle le frein…
Dès son premier rush, il m’est impossible de le stopper, je ne peux que le laisser faire. Mais rush après rush, je n’ai pas l’impression que le poisson s’épuise… Je n’ai jamais vu et je n’aurai jamais cru que ma vilain pouvait plier autant !! J’ai peur de la casse à chaque instant. Et à ce moment précis je ne pense pas pouvoir sortir la bête. Mon frein étant réglé pour les rushs, je mouline dans le vide dès que je veux reprendre le dessus en récupérant de la bannière. Je suis obligé de le serrer à fond alors, et de le desserrer dès que le poisson refait un rush… Quelle pression.
J’ai déjà bien dérivé, et je commence à me rapprocher du bord… Grosse erreur, arrivé dans les 7/8 m de fond, le poisson me colle un rush monumental et inarrêtable, puis plus rien. Il vient de se tanquer dans les herbes. Ça y est, je suis foutu, j’ai du le perdre. Je me mets à l’aplomb de ma ligne et tire doucement, rien ne se passe. Je suis comme un dingue. Je tire tout ce que je peux et sens alors le poisson qui est au bout. Je n’ai plus le droit à l’erreur. Je lui mets alors une pression monstre, et après un combat de 10 min et bien 30 m de dérive, je vois le monstre arriver en surface avec une touffe d’herbe sur la ligne. Il est énorme et je n’ai même pas songé à sortir l’épuisette… J’exulte, je tiens là un poisson grandiose.
Je me précipite au bord de l’eau où un cycliste m’a observé pendant le combat. L’homme s’avance et me dis qu’il est anglais et qu’il n’a rien compris à ce que je gueulais. Je parle très mal anglais, mais il a tout de suite compris que je voulais quelques photos. Un grand merci à ce monsieur.
Après avoir décroché le leurre, complètement coffré, ma pince d’électricien n’était même pas assez longue, je remets à l’eau ce géant. Oh les cris de barbare que j’ai poussé…
Je suis bien bien content et les souvenirs de cette sortie me hanteront encore longtemps.
Je remercie également Manu et Ced qui sont venu me rejoindre après pour m’offrir le repas.
Un moment magique… que j’espère revivre un jour.
A plus