Alexis Liger

Du laboratoire à la rivière.

© Alexis Liger - 2 octobre 2017

Hello amis pêcheurs. En temps que pêcheur de salmonidés, affirmé très récemment, car la recherche de la truite en rivière était pour moi il y a peu, un domaine inconnu où j’ai pu transposer certains de mes acquis dans d’autres pêches.

Voici une question qui me revient souvent à la prise d’une truite : quelle est sa souche ? est-elle autochtone de la rivière, ou est-ce un poisson allochtone, donc introduit.

Dans un premier temps, deux souches distinctes en France caractérisent la robe de ces salmonidés : la souche Atlantique et la souche Méditerranéenne, relatives à leurs bassins versants respectives. On retrouve aussi une souche spécifique à la Corse, qui reste une sous-espèce de la souche Méditerranéenne “la macrostigma”.

La robe d’un poisson est aussi caractérisée par beaucoup d’autres paramètres spécifiques, la nature du substrat qu’on retrouve dans les rivières. La nature calcaire (Basique) est généralement beaucoup plus riches que dans les rivières à nature plus acide, qui sont plus pauvres au niveau du biotope aquatique.

La couleur de l’eau et sa température sont aussi des facteurs de la coloration de la robe du poisson. Pour finir le substrat dit de “cache”, car même si la truite à un rayon de déplacement évalué à environ 12km durant l’année, elle passerait une grande partie de son année à un endroit définit où elle pourra s’alimenter un maximum, et dépenser un minimum d’énergie. Cette endroit, définit comme un territoire, est souvent le dernier point déterminant de la robe qu’elle va acquérir par un mimétisme de la nature, avec le fond dans lequel elle évolue.

On en vient à la question du rempoissonnement… Oui ou non, dans tous les cas sur la plupart des rivières de France, les souches autochtones sont en déclin. Remplacées principalement par des lâchés massif de Farios de souches différentes, mais avec une reproduction viable, cela crée généralement un phénomène d’hybridation entre les souches introduites et la souche autochtone à long terme. Ceci dit, le poisson sera toujours présent… On retrouve le même problème dans le domaine du petit gibier de chasse volatile ou terrestre.

L’idéal resterait de réaliser des pêches électriques exceptionnelles sur des sites de reproduction pour chaque rivière afin de récupérer des géniteurs de souche pour le prélèvement et la réalisation de la reproduction en aquaculture (nerserie). Cela est déjà réalisé à Thonon et à Annecy pour améliorer le taux de réussite en jeune alevins de “souche”.

Reste une dernière espèce : “Oncorhynchus mykiss” ou plus couramment appelée truite arc-en-ciel. Poisson originaire du nord américain régulièrement déversé dans nos eaux tous les ans.

Poisson qui fait plaisir au pêcheur de l’ouverture. Je ne suis pas certain qu’elles aient réellement leur place dans nos eaux, mais reste un fabuleux poisson de sport quand elle s’acclimate. Cette espèce s’est bien rependue sur toutes les grosses rivières européennes. Reste la question de savoir dans quelle mesure ce poisson se reproduit dans nos eaux. Certainement que oui pour ma part, mais ce n’est que mon avis. Et si cela s’avère être vrai, ce doit être très localisée. 

L’appauvrissement en salmonidés dans les rivières françaises reste une réalité. On considère qu’il reste aujourd’hui 30% de la population présente dans les années 70. Cela ne reste que chiffre et estimation, le manque d’eau, la pollution industrielle ou agricole, cumulées à plusieurs années de prélèvements. On retrouve aussi les crues ou sécheresses beaucoup plus régulièrement, impactant énormément la réussite de la reproduction d’une année sur l’autre.

Heureusement certaines personnes se battent en France pour la préservation de nos rivières et je les remercie. Ces anges gardiens recherchent la “bonne gestion”, et modifient les réglementations qui ne sont plus à jour, (exemple : taille de prélèvement et nombre de prélèvement par jour). Nos rivières redeviennent d’une qualité que je qualifierais de correct, en espérant voir revenir les populations de truites d’autrefois.

A bientôt sur l’eau, Alex. 

  • Anny et Philippe Liger says:

    bravo ,pour cet article très pédagogique pour nous qui sommes novices en la matière !!! la péche n’est pas trop notre “kiff” en temps normal ! mais on se prendrait facilement au jeu de l’écosystème et pas facile d’intéresser les gens sur ce domaine et pour le coup !nous sommes allés jusqu’au bout de l’article !!!!! sympa !!!!